
La satisfaction stagiaire est une des choses qui m’a toujours beaucoup tenu à cœur. Je dirais qu’elle est un de mes moteurs principaux et j’ai toujours pensé qu’elle était l’indicateur principal de la réussite d’une action.
J’ai envie de vous partager comment mon point de vue a évolué, gagnant en complexité, lors d’une séance d’intervision avec une collègue consultante formatrice* : j’ai réalisé qu’il ne faut pas avoir peur de “frustrer” ses stagiaires.
Cette frustration peut être fructueuse. Elle permet de faire émerger des points clés pour aller plus loin. Elle peut par exemple permettre aux stagiaires de :
– identifier, accueillir et exprimer leurs besoins (mon rôle est de les aider dans ce processus);
– se mettre en action, par exemple aller chercher par soi-même de l’information complémentaire;
– prendre la responsabilité de ce qui leur appartient, par exemple se positionner dans un groupe.
Le formateur est tenu à une obligation de moyens et non de résultats.
Pour une même formation, la satisfaction des stagiaires peut varier au sein d’un groupe, en fonction des ressentis, attentes et investissement de chacun, et également d’une formation à l’autre.
Se dégager partiellement de la recherche d’un résultat permet d’oser “frustrer” les stagiaires à bon escient. Tout en continuant à travailler les moyens mis en œuvre tels que :
– qualité de présence, d’écoute, d’observation et de questionnement du groupe et de ses membres,
– alternance pédagogique et contenu de qualité avec des apports techniques et pratiques,
– adaptation tant aux objectifs initiaux qu’à la progression des stagiaires,
– dosage du rythme, équilibré entre le maintien d’une “pulsation” et le “savoir ralentir” quand nécessaire, avec des temps de respirations indispensables à l’appropriation.
Ainsi, une fois ces bons moyens mis en œuvre tout au long du processus, je peux me détacher du désir de satisfaire à tout prix le stagiaire.
J’y gagne en bien-être et probablement in-fine en qualité d’intervention !
*NB : merci à Sonia Muller d’Arsélience pour la séance d’intervision m’ayant permis ces réflexions.